Affichage des articles dont le libellé est Littérature française. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Littérature française. Afficher tous les articles

lundi 15 janvier 2024

Entre la source et l'estuaire, Grégoire Doménach

 



                                                 Littérature française


"Le désespoir, comme l'absurde, juge et désire tout, en général et rien, en particulier." (A. Camus)



"Entre la source et l'estuaire", (Le Dilettante, 2021 ; pour l'édition de poche, 2023) est un roman de Grégoire Domenach.


Le narrateur-personnage convoie, avec son père, des pays-Bas vers le centre de la France, un bateau avec l'espoir de trouver un acquéreur. C'est leur métier.


Au terme de quelques semaines de navigation – les pays-Bas, la Belgique, les Ardennes, le Rhin – ils jettent l'ancre dans une petite commune, un village du Doubs.


À l'unique estaminet local, le narrateur croise un balafré taiseux, aigri et solitaire, qui semble porter un passé bien trop lourd.


Troublé et curieux, le narrateur intrigue pour percer à jour le mystère de cet homme, dans le sillage de la succession de sous-entendus et "messes basses" qui le suivent comme une ombre.

dimanche 4 septembre 2022

Cher connard, Virginie DESPENTES

 



                                         Littérature française




« Cher Connard » (Virginie Despentes), Grasset, 2022, est à l'auteur ce que le titre est à la langue française : vulgarité, muflerie et imposture.


Pour apprécier, à sa juste précision, l'écrit d'un auteur dit engagé, faut-il encore connaître la réalité de cet engagement. Pas seulement une réalité entourée de bienséance ou, à l'opposé, de prétendues dissidences et contestations, mais la réalité toute nue.


La réaction de Virginie Despentes - le lendemain des attentats du 7 janvier 2015, ayant décimé la rédaction de Charlie-Hebdo et des assassinats de quatre juifs dans une supérette casher - fut de prononcer les propos islamo-gauchistes selon lesquels : [elle] « aime tout le monde sans distinction, même ceux qui n'étaient pas Charlie ». Depuis, elle milite en faveur d'Adama Traoré et ne dissimule plus ses opinions racialistes.


Les ouvrages et prises de positions de l'auteur au moyen de ceux-ci - le dernier n'y échappent pas – sont des impostures.


La première imposture, celle d'une factieuse de carnaval, qui signe toutes les cases de l'élitisme : ancienne jurée du prix Femina, du prix Goncourt, lauréat du prix Renaudot, auteur représentée par le plus puissant agent du milieu artistique, romancière adaptée par Canal +, réalisatrice de films pitoyables nonobstant soutenus par la commission d'avance sur recettes du CNC dont elle devint membre en suivant et autre sinécure.


La factieuse est en réalité un nabab qui mange sa soupe à toutes les bonnes tables.


La deuxième imposture est l'arnaque intellectuelle de l'islamo-gauchisme dont l'une des obsessions idéologiques et ses propos que lui inspirèrent les frères Kouachi après l'attentat contre la rédaction de Charlie, comme déjà indiqué (les propos précités n'en sont pas moins"éloquents") :


« Et j'ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui venaient de s'acheter une kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que vivre à genoux. J'ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. (…) Je les ai aimés dans leur maladresse – quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant "on a vengé le Prophète" et ne pas trouver le ton juste pour le dire. »


Dans le coup de cœur des librairesGérard Collard exprime avec justesse sa pensée (cf. la vidéo à la rubrique de l'auteur) :

jeudi 26 mai 2022

L'Embuscade, Émilie Guillaumin

 

                            Littérature Française, Thriller,  Djihadisme


« La guerre n'a pas un visage de femme » (1)


C'est un matin du mois d'août comme les autres pour Clémence. Il est très tôt. Les enfants dorment encore, l'atmosphère est déjà moite lorsqu'une délégation militaire se présente au domicile. Cédric Delmas - son conjoint, membre des forces spéciales du 13e RDP de Bordeaux (2) -, a disparu en mission, dans une embuscade, avec cinq compagnons d'armes, quelque part au Moyen-Orient.


La douleur et la sidération de Clémence s'amplifient très vite à la faveur de pensées circulaires et torturantes - Cédric est-il réellement mort ? - lorsque l'armée apprend à l'épouse que les résultats d'analyses ADN, effectuées sur le corps méconnaissable rapatrié, ne coïncident pas avec l'identité de Cédric.

mardi 14 septembre 2021

Le fils du pêcheur, Sacha Sperling

 

    

                                     Littérature française- homosexualité


« La fiction, c'est la part de vérité qu'il existe en chaque mensonge. » (Stephen King)


« le fils du pêcheur » (Robert Laffont, 2021) est la troisième autofiction de Sacha Sperling depuis la parution, en 2009, de « Mes illusions donnent sur la cour », alors que l'auteur avait seulement dix-neuf ans, récit encensé par la critique. Frédéric Beigbeder écrivait lors de sa parution « c'est le « Bonjour tristesse » de la rentrée. »»


Il s'agit, aujourd'hui, de la narration croisée, passée et actuelle, de l'histoire de deux amours toxiques et dévastatrices - la drogue, l'alcool, la maladie, la dépression, la mort, les questions matérielles et financières perverties - à Paris entre Mona et Sacha, trentenaires, d'une part, et ce dernier - lorsqu'il quitte son amie et la capitale pour rejoindre sa Normandie natale - et Léo, vingt-ans, d'autre part, son deuxième amour.


« J'ai été amoureux deux fois », écrit l'auteur.


Un roman est rarement le fruit de la seule imagination ; il convoque toujours la mémoire. La composition de la recette est ensuite affaire de raffinement entre ces deux ingrédients. Mais que penser et que croire du roman mêlant la fiction et la réalité autobiographique, a fortiori d'un auteur âgé de dix-neuf ans ? « L'impudeur ET la délivrance de l'autofiction » écrivait, en 1999, un critique littéraire au Monde.


Sacha Sperling, enfant de réalisateurs de cinéma, est doué pour inventer des histoires - qui au fil des autofictions se répètent à l'envi à travers le héros de son récit - lui-même - un « gamin » geignard, paresseux, flegmatique et apathique.


Le récit est incontestablement très bien écrit. Comment exiger davantage aujourd'hui au cœur d'une nouvelle littérature très médiocre ?


L'intrigue, dont on peut déplorer la lenteur durant la première moitié du livre, laisse quelquefois perplexe. À cet égard, on aimerait connaitre le sens des propos de l'auteur au début du récit, repris sur la quatrième de couverture : « j'ai détruit le mec que j'aimais ».


Ce n'est pas l'impression que nous laisse le roman à la fin de la lecture. Pourtant, cette question n'est pas un point de détail. Elle serait presque essentielle à la cohérence du récit si l'on considère que dans la liaison amoureuse entre Sacha et Mona existaient en germe les problèmes que l'on rencontre – renforcés - dans celle entre Léo et Sacha.


Et c'est pourquoi le dénouement de l'histoire entre ces derniers laisse perplexe quant à la portée « auto-fictionnelle ».


Une fin bâclée ou une impasse ? Une impasse, surement, dans laquelle, d'ailleurs, Sacha - bébé et trentenaire geignard – s'est toujours enfermé. Et le piège de l'auto-fiction semble rattraper Sacha Sperling. Où se situe la frontière entre la réalité et la fiction, le mythe du double littéraire ?


Sacha écrit : « j'ai été amoureux deux fois… Je les ai aimés pareil. Je veux dire aussi fort… ». Rien n'est moins sûr, car Sacha ne semble pas connaitre le sens du mot « Amour ». Quand il exige de sa thérapeute qu'elle lui donne des mots sur ses maux :


« je veux des mots ». De guerre lasse, le spécialiste est sans appel : « instabilité émotionnelle. Faille égotique… Troubles narcissiques… peur systématique d'abandon… Angoisses paranoïdes, renforcées par la prise constante de stupéfiants. Tendance à la dépression… »


Alors qui a détruit l'autre ? Et si Sacha, tout simplement, ne s'était borné qu'à révéler ses troubles psychiatriques, réels ou fictionnels ?


Dans quelle mesure cette relation n'a pas été que la seule conséquence de l'unique schéma affectif et amoureux invariablement connu et idéalisé de Sacha, depuis toujours ? Sacha n'est-il pas le seul artisan de sa propre infortune ? N'a-t-il pas reproduit ses errements, ses turpitudes et inconduites pour, en définitive, se détruire lui-même avant de rejeter la responsabilité sur les autres, sa mère, son père, Mona, Léo… ?


La réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction ?


Quoi qu'il en soit, « le fils du pêcheur » - à la suite des précédentes auto-fictions de l'auteur - est un très bon récit, remarquablement bien écrit, que je recommande vivement.


Bonne lecture.


Michel BLAISE © 2021

mercredi 4 août 2021

Mes Trente Glorieuses, Anne Galois


                                         Littérature française


Davantage d'informations sur BABELIO :  ici

« Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s'attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses ». (Manuel Valls)


À la faveur de souvenirs « intimes » - de la petite enfance à sa jeunesse - la narratrice, Margot Bourdillon, narre et dépeint - depuis deux perspectives, des faits divers, avec pour appui certaines « Une » de Paris-Match, ainsi que « ses » chroniques - une famille catholique traditionnelle en France depuis la fin de la seconde guerre au premier choc pétrolier de 1975.


C'est ainsi qu'est publié en 2019, puis réédité en 2021 (Éditions De BORÉE), l'ouvrage d'Anne Gallois, « Mes Trente Glorieuses ».


Excessivement de procédés sont déplaisants et regrettables dans cette entreprise trompeusement singulière. Il ne fait aucun doute, dans ce récit de vie et d'une époque - sous la réserve de l'immuable confusion du souvenir et de l'imagination - à l'instar du roman d'ailleurs - que les identités de la narratrice et l'auteur se confondent.


Par ailleurs, comment doit-on appréhender la première de couverture de cet ouvrage : « Anne GalloisMes Trente Glorieuses Prix de L'Académie Française. Anna de Noailles » ? Je sais ce qu'est L’Académie Française, je sais qui est Anna de Noailles (1876-1933), mais je n'ai jamais entendu un mot à propos d'Anne Gallois.


Allons au fond…


Voilà donc que plus de cinquante ans que l'hexagone vivait, par un temps sans doute plus doux que le nôtre, au « temps béni des colonies », des guerres d'Indochine et d'Algérie, de la crise de Mai 68 – au son de « CRS SS », de pédophiles assumés et toute autre joyeuseté. Liberté chérie…


Mais c'est aussi le temps, où dans les campagnes, les premières salles de bains, les machines à laver, les téléviseurs, la pilule affleurent. Il s'agit, plus généralement, d'un virage moderne et inattendu, d'une société qui se dessine, que Margot Bourdillon révèle avec pour trame l'actualité – Paris Match – afin d'éviter l'écueil insignifiant limité à la seule cellule familiale, la sienne.


Et c'est enfin le temps d'une génération qui laisse à la suivante son lot de problèmes, comme la présente le fait à l'intention des futures…


Margot Bourdillon, petite fille issue d'un milieu privilégié manifeste très tôt une conscience, sous une apparence généreuse, en réalité tourmentée, jalouse, arrogante et faussement modeste. La finesse de la restitution de l'époque n'est pas également la vertu du livre en raison de son manichéisme d'un point de vue de l'analyse politico-sociale. Les Trente Glorieuses n'étaient pas qu'un temps béni…


Pour terminer, en un mot, comme en cent, je me suis mortellement ennuyé à la lecture de ce livre.


Michel BLAISE ©2021

mercredi 21 juillet 2021

De mon plein gré, Mathilde Forget.


                                

                                            Littérature française


Plus d'infos, sur Babélio ICI


Découvert au hasard à la médiathèque de Toulouse, arborant sur la première de couverture, en rouge, « coup de cœur », le roman de Mathilde Forget « de mon plein gré » (Ed. Grasset) n'est pas convaincant.


L'auteur s'est efforcée d'aborder un thème, mille fois traité en littérature aujourd'hui - le viol suivi des sentiments de culpabilité et de fragilité de la femme outragée.


L'héroïne, agent de sécurité, est lesbienne assumée, un tantinet féministe à la limite de la détestation des hommes - Mathilde Forget n'est pas avare d'images et de messages subliminaux éculés.

Pour autant, au petit matin, après une soirée arrosée, elle abandonne une amie - qui désapprouve son attitude - et embarque un homme à son domicile dont les intentions n'étaient pas équivoques.


Et puis le viol…


Le sujet du viol méritait mieux que ce roman sans épaisseur, aussi bien du point de vue des personnages, quasiment inexistants, que du récit lui-même - totalement désordonné, empreint d'aphorismes, de reproductions de textes, de spéculations et de répétitions creuses et insipides.


L'insistance permanente entre l'homosexualité féminine et le viol des femmes est très réductrice et sectaire.


Un roman très approximatif, voire raté.


Michel BLAISE, 2021©

dimanche 8 novembre 2020

L' anomalie, Hervé Le Tellier

 

                                           

                                                  Littérature Française


L'anomalie d'Hervé le Tellier demeure, à ce jour, l'un des quatre derniers romans retenus pour le Goncourt 2020. Et ce serait justice qu'il décroche le Graal afin de poursuivre sa sainte quête littéraire.

Il est inutile de rappeler, en liminaire, un résumé du roman tant le récit est aujourd'hui connu.

Sans restriction, le roman de Le Tellier est un chef-d’œuvre - une fiction, et non de la science-fiction ou de la fantasy ; un roman philosophique, inspiré de l'existentialisme sartrien (« l'existence précède l'essence »), de Nietzsche (« l'éternel retour ») et même d'Emmanuel Kant (agis selon ce qui, selon toi, devrait être érigé en maxime universelle) - qui interroge notre rapport à nous-même dans un monde en perpétuelle attente de la caution d'autrui, de « likes » sur les réseaux sociaux ; un monde dans lequel nous sommes devenus incapables de procéder à toute introspection.

L'anomalie se lit aisément pour rassurer ceux qui viennent de lire ce qui précède ; il est d'une intelligence remarquable ; d'une originalité désarmante.

Mais, le jour où vous prendrez un avion pour New-York, ou pour n'importe où d'ailleurs, assurez-vous que ce passager du siège numéro X est bien vous-même, et non « une simulation » ou vôtre double qui attend, quelque part à l'autre bout du monde, pour vous confronter à vos peurs, à vos angoisses, à vos failles, à vos faiblesses, à vos petitesses, à votre part obscure….

Une réflexion sur l'origine de la vie, son sens et son objectif (final ?) ?


Michel BLAISE ©

lundi 19 octobre 2020

La déconnexion, Éric L'Helgoualc'h


                                    Autofiction - Littérature française




                          Présentation du livre par l'éditeur


Elias Naccache, le très célèbre homme d'affaires franco-libanais dans le domaine des nouvelles technologies de l'information, a bâti sa fortune en rétrocédant opportunément sa première start-up juste avant l'explosion de la bulle spéculative d'Internet du mois de mars 2000. Quelques années plus tard, il renonce à tout, puis part pour la Syrie combattre Daech aux côtés des Chrétiens d'Orient lorsque, à la fin de l'année 2017, la presse révèle sa soudaine et mystérieuse disparition à Raqqa.

Le retentissement médiatique de l'affaire conduit un célèbre magazine, qualifié pour investiguer sur les « splendeurs et gloires déchues » du monde du spectacle, de la politique, de la mode, ou de l'actualité (Vanity Fair), à solliciter d'un écrivain la rédaction de la biographie de Naccache. L'auteur était connu pour ses chroniques sur France Inter. En outre, les deux hommes étaient amis d'enfance, écoliers en province, puis adultes à Paris, jusqu'à leur brouille, peu de temps avant le départ d'Elias qui manifestait des opinions politiques extrémistes de droite et identitaires.

Pour ce faire, le journaliste convoque ses souvenirs de lycéen en Pays de Loire, puis d'adulte à Paris ; il entend les témoins - amis épouse et maitresses, qui ont rythmé et influencé la vie de son ami.

Au début de l'année 2018, il entreprend l'écriture d'un ouvrage :

« Ce livre est le fruit d'un éclairage nouveau, tout en explorant certains aspects de la vie d'Elias qui m'avaient largement échappé. Ce récit peut être vu comme la version augmentée d'un programme défaillant. Je m'y suis autorisé un ton plus personnel ». (P.8).

Ce livre s'intitule « La déconnexion ». L'on comprend immédiatement la singularité du « roman » d'Éric L'Helgoualc'h qui prend la forme d'un récit dans le récit, d'une histoire dans l'histoire. L'auteur du livre, (le chroniqueur de Vanity Fair dans le « roman » d'Éric L'Helgoualc'h), n'est autre que le narrateur choisi par L'Helgoualc'h lui-même dans son propre roman.

Éric L'Helgoualc'h donne ainsi le ton et utilise intelligemment les modèles de la narration en provoquant volontairement une confusion entre l'auteur et le narrateur, entre la réalité et la fiction. Mais n'allons pas trop vite, nous reviendrons sur ce point essentiel du récit…

La « Déconnexion » est le premier « roman » publié par Éric L'Helgoualc'h aux Édition du faubourg. Sa critique n'est pas aisée, pour autant que l'on veuille être objectif. Et pour faire litière de chicanes ou controverses, celle-là aurait pu se limiter à : « Un récit intelligent soutenu par une expression linguistiquement remarquable, mais effroyablement manichéen et intellectuellement malhonnête en considérant que l'auteur, bien au fait de son sujet, fait preuve d'une parfaite mauvaise foi. ».

Un chouia sommaire…

En premier lieu, « La Déconnexion » est un roman très plaisant à lire et très bien écrit. Quand bien même l'intrigue peut, au premier abord, paraitre convenue - impression vite dissipée au deuxième - on ne s'ennuie pas un instant. le récit n'est pas, cependant, un polar ou un thriller comme certains commentaires ont pu le laisser entendre. le narrateur ne part pas «physiquement » à la recherche d'Elias Naccache et la question de son retour ou de sa disparition définitive ne semble pas essentielle à l'auteur. Les inconditionnels du suspense se délecteront cependant du dernier chapitre.

L'intrigue, infiniment plus subtile, concerne la perspective psychologique de la métamorphose d'Élias Naccache l'ayant poussé à se « déconnecter », à renoncer à la prospérité, à se radicaliser à l'extrême droite et à fuir combattre Daech en Syrie. La psychologie est omniprésente dans le roman autant dans l'analyse de la situation que dans celle des personnages du narrateur que d'Élias Naccache.

mercredi 7 octobre 2020

Là d'où je viens a disparu, Guillaume poix


                                            Littérature française  


"Là d'où je viens a disparu" de Guillaume Poix, éditions Verticales, est, à mon sens, l'un des meilleurs romans, avec "L'anomalie d'Hervé le Tellier et "Avant les Diamants" de Dominique Maisons, de la rentrée de l'automne 2020.


En 2017, Samuel, jeune congolais âgé de six ans, et sa mère Véronique se noient à la suite du naufrage du bateau chargé de leur faire traverser la Méditerranée au départ de l'Espagne à destination du Maroc. Quelles douleurs se cachent-elles dans ce roman ?


"On pourrait déployer toute une fiction autour des faits sèchement énoncés, imaginer les voyages et les péripéties, tracer les destins, combler les trous..." (P.188). Hélène, personnage du roman, est la démonstration profonde de la quintessence de l'œuvre essentielle de Guillaume Poix. Les textes de Poix, romans, pièces..., sont toujours un terrain propice à une remise en cause Politique et inconfortable de notre monde inquiétant et menaçant et son propos s'accorde systématiquement et intelligemment à l'évidence.

Michel BLAISE ©


Chavirer, Lola Lafon


                                            Littérature française

La structuration du roman de Lola Lafon, "Chavirer", (Acte Sud) est très désordonnée, susceptible de ruiner l'intérêt du roman. Par ailleurs, le thème abordé, essentiel évidemment, ne me parait plus - je dis bien plus compte tenu de pléthore d'écrits dans ce domaine - adapté au roman. le récit ou le témoignage sont plus appropriés.
Car, au fond, le roman, qui permet tout, banalise, par définition, un sujet aussi grave. Je n'ai donc pas été convaincu pour, essentiellement, ces défauts majeurs par le roman de Lola Lafon, du lu et relu à l'envi en ce moment.

Michel BLAISE ©

Les évasions particulières, Véronique Olmi


                                        Littérature française

Le roman de Véronique Olmi, Les évasions particulières, Albin Michel, présente incontestablement de nombreuses qualités. La "première partie" est très intéressante. Le fait qu'il s'agisse d'un récit sur une époque déterminée n'est pas un handicap, bien au contraire, surtout lorsque celle-ci est particulièrement et méticuleusement approfondie. Mais au fur et à mesure de la lecture, la promesse de départ n'est pas tenue : l'orientation historique crée de nombreuses confusions et approximations certainement en raison d'un défaut d'architecture du récit, articulée tel un catalogue - de personnages en personnages, d'histoires en histoires - sans aucune perspective intéressante et approfondie quant aux personnalités ou évènements. Le récit manque en matière de travail des protagonistes essentiellement.

Michel BLAISE ©

Fille, Camille Laurens

                                                Littérature française

Le livre de Camille Laurens, "Fille", Gallimard, est, à mon sens, l'échec de la rentrée littéraire 2020. Il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une succession et d'enchaînements de "souvenirs" - est-ce d'ailleurs, au fond, un roman, une autofiction (?) dans lequel, je ne suis pas sûr que beaucoup de jeunes filles d'alors se soient reconnues. C'est un peu agaçant ces écrits, baptisés romans qui tendent à raconter la vie de l'auteur afin de régler ses comptes avec la vie. Le livre est uniquement concentré sur la personne de son auteur animé d'un égo démesuré et agace rapidement avec, bien entendu, l'éternelle tarte à la crème des différence de traitement entre les petites filles et les petits garçons. Est-ce productif pour un roman  ? Je ne le pense pas.

Michel BLAISE ©