mercredi 7 octobre 2020

Là d'où je viens a disparu, Guillaume poix


                                            Littérature française  


"Là d'où je viens a disparu" de Guillaume Poix, éditions Verticales, est, à mon sens, l'un des meilleurs romans, avec "L'anomalie d'Hervé le Tellier et "Avant les Diamants" de Dominique Maisons, de la rentrée de l'automne 2020.


En 2017, Samuel, jeune congolais âgé de six ans, et sa mère Véronique se noient à la suite du naufrage du bateau chargé de leur faire traverser la Méditerranée au départ de l'Espagne à destination du Maroc. Quelles douleurs se cachent-elles dans ce roman ?


"On pourrait déployer toute une fiction autour des faits sèchement énoncés, imaginer les voyages et les péripéties, tracer les destins, combler les trous..." (P.188). Hélène, personnage du roman, est la démonstration profonde de la quintessence de l'œuvre essentielle de Guillaume Poix. Les textes de Poix, romans, pièces..., sont toujours un terrain propice à une remise en cause Politique et inconfortable de notre monde inquiétant et menaçant et son propos s'accorde systématiquement et intelligemment à l'évidence.

Michel BLAISE ©


Chavirer, Lola Lafon


                                            Littérature française

La structuration du roman de Lola Lafon, "Chavirer", (Acte Sud) est très désordonnée, susceptible de ruiner l'intérêt du roman. Par ailleurs, le thème abordé, essentiel évidemment, ne me parait plus - je dis bien plus compte tenu de pléthore d'écrits dans ce domaine - adapté au roman. le récit ou le témoignage sont plus appropriés.
Car, au fond, le roman, qui permet tout, banalise, par définition, un sujet aussi grave. Je n'ai donc pas été convaincu pour, essentiellement, ces défauts majeurs par le roman de Lola Lafon, du lu et relu à l'envi en ce moment.

Michel BLAISE ©

Les évasions particulières, Véronique Olmi


                                        Littérature française

Le roman de Véronique Olmi, Les évasions particulières, Albin Michel, présente incontestablement de nombreuses qualités. La "première partie" est très intéressante. Le fait qu'il s'agisse d'un récit sur une époque déterminée n'est pas un handicap, bien au contraire, surtout lorsque celle-ci est particulièrement et méticuleusement approfondie. Mais au fur et à mesure de la lecture, la promesse de départ n'est pas tenue : l'orientation historique crée de nombreuses confusions et approximations certainement en raison d'un défaut d'architecture du récit, articulée tel un catalogue - de personnages en personnages, d'histoires en histoires - sans aucune perspective intéressante et approfondie quant aux personnalités ou évènements. Le récit manque en matière de travail des protagonistes essentiellement.

Michel BLAISE ©

Fille, Camille Laurens

                                                Littérature française

Le livre de Camille Laurens, "Fille", Gallimard, est, à mon sens, l'échec de la rentrée littéraire 2020. Il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une succession et d'enchaînements de "souvenirs" - est-ce d'ailleurs, au fond, un roman, une autofiction (?) dans lequel, je ne suis pas sûr que beaucoup de jeunes filles d'alors se soient reconnues. C'est un peu agaçant ces écrits, baptisés romans qui tendent à raconter la vie de l'auteur afin de régler ses comptes avec la vie. Le livre est uniquement concentré sur la personne de son auteur animé d'un égo démesuré et agace rapidement avec, bien entendu, l'éternelle tarte à la crème des différence de traitement entre les petites filles et les petits garçons. Est-ce productif pour un roman  ? Je ne le pense pas.

Michel BLAISE ©