Un très mauvais roman.
thriller "whodunit (?)"
" Le progrès fait rage et le futur ne manque pas d'avenir". Ainsi, Philippe Meyer concluait naguère ses chroniques matinales sur France Inter. Ce roman, "le cri des corbeaux" ne l'a pas démenti...
Julie et Théo, jeunes
trentenaires du nord de la France, sont les heureux gagnants, suite à un
concours sur internet, d'un séjour en amoureux de quelques jours dans une
villa, située à un endroit inconnu, près du "lac des corbeaux". Ils
sont conduits, à bord d'une luxueuse voiture, vers une destination inconnue.
Arrivés à destination, le conducteur, énigmatique et taiseux, leur remet les
clefs de la maison, puis quitte promptement les lieux. Julie et Théo jouissent
rapidement du luxe à leur disposition : installation dans l'une des deux
chambres rutilantes, jogging pour Théo dans l'immense parc de la
propriété, bain dans le jacuzzi, préparation d'un délicieux repas pour
le dîner…
Rapidement, ils sont
surpris par l'arrivée d'un couple parisien, Agathe et Simon, lauréats du même
concours. Tous pensent à une erreur et, espérant pouvoir joindre les
organisateurs afin de comprendre, mais seulement le lendemain faute de
réseau téléphonique. En attendant, ils conviennent
de partager, bon an mal an, le repas, la soirée et la nuit au sein de la villa.
Le séjour des quatre
occupants prend immédiatement une exposition et un rythme effroyables et angoissants
: pannes d'électricité à répétition, chutes de neige abondantes, rupture des mécanismes d'ouverture de toutes
les issues de la propriété… en même temps, c'est le temps d'une première disparition : Agathe
demeure introuvable. Sera-t-elle la seule à "s'évaporer"
mystérieusement ?...
"Le cri des corbeaux est le premier roman publié, en 2019,
par Mattieu Parcaroli aux
éditions Jean-Claude Lattès/Le masque. Il est également l'auteur d'une nouvelle
- "Polenta" - récompensée par
l'attribution de la deuxième place du "prix "E-crire Aufeminin"
2016".
Les romans policiers – au sens générique – ne sont pas une sous-catégorie de la
Littérature. Il est donc regrettable d'observer que certains, parmi eux, méprisent les règles les plus élémentaires de
la syntaxe et de l'orthographe et sont élaborés au moyen de mots, de formules
et de phrases très approximatifs qui expriment des idées du même ordre. Le
roman de Matthieu Parcaroli est de ceux-là : une fiction mal rédigée dont
l'écriture est très imprécise, élaborée au moyen de dialogues niais et immatures.
Plus de la moitié du livre, après des dizaines de pages et de descriptions
simplistes et maladroites, est structuré essentiellement autour de dialogues
sans intérêt, souvent ridicules :
- "Une box. Tu sais, ce truc
pour avoir internet ? En théorie, ça devrait être pas loin de la télé…" ;
"Je n'arrive même pas à trouver une prise téléphonique. C'est dingue
!"; "Y'a de quoi passer de bonne soirée"… (P. 41,42),
- "Lorsque l'on souhaite que, chaque fois
que l'on fait l'amour à l'autre, ce soit un véritable feu d'artifice, une
symbiose totale ou l'on puisse s'abandonner sans aucune retenue. Des moments où
l'on pense uniquement à l'autre et jamais à soi…"(P. 102)
- Si j'avais su qu'il y aurait eu du feu,
j'aurais apporté des saucisses (P. 142),
- "Malgré ses bonnes résolutions" (sic), il
avait souhaité très fort qu'il glisse dans l'escalier…"(P56, 57),
-"C'est limite dangereux : imagine, on fait un malaise ou on se blesse" (pour évoquer l'absence de téléphone portable),
(P 58),
- La maison était tellement vide
qu'un écho s'y était installé… (P 91),
- Ils étaient fins prêts pour
partir à la recherche de leur(s) (sic) moitié(s)"
(sic) (P. 127),
- "Sois rassurée…ce n'est pas une proposition indécente…et de
toute façon, je n'ai pas pris de capotes (P.143) etc…
Le récit ne maîtrise pas la langue française, son texte est pauvre, son
écriture négligée.
Il ne suffit pas d'inventer une idée pour réussir un roman, y compris un
roman policier. Victor Hugo a écrit
"la forme, c'est le fond qui remonte
à la surface". Cette maxime s'accorde idéalement avec le roman " le cri des corbeaux". L'intrigue
imaginée par l'auteur, nonobstant les avis lus ici et là, est
"facile", sans prétention et démagogique au plan littéraire. Elle ne
défie pas l'imagination et l'intelligence qui sied à tout récit policier ou
thriller digne de ce nom. Elle est une injure à ce genre de Littérature et,
plus particulièrement, à celui du "whodunit" (1) – certaines critiques ont comparé le "cri
du corbeau" au roman d'Agatha
Christie, dix petits nègres - excusez du peu" !
Pour conclure, le cri des
corbeaux est un très mauvais roman.
Je remercie bien vivement Babélio ainsi que les éditions Jean-Claude
Lattès/ Le masque de m'avoir permis de participer à cette nouvelle
"opération, masse critique".
Michel BLAISE © 2019
Michel BLAISE © 2019
1) Le whodunit est devenu synonyme du roman d'énigme classique du début du XXe siècle, appelé aussi roman problème ou roman jeu. Ce roman de détection est une forme complexe du roman policier dans laquelle la structure de l’énigme et sa résolution sont les facteurs prédominants. Au cours du récit, des indices sont fournis au lecteur qui est invité à déduire l’identité du criminel avant que la solution ne soit révélée dans les dernières pages. L’enquête est fréquemment menée par un détective amateur plus ou moins excentrique, par un détective semi-professionnel, voire par un inspecteur de la police officielle.
Le roman de type « mystère en chambre close » est une forme particulière de « whodunit » et renvoie à
une énigme où la victime aurait été tuée ou agressée dans un local apparemment
étanche dont le coupable se serait échappé de façon irrationnelle.
En principe, le lecteur doit disposer des mêmes indices que l'enquêteur et
donc des mêmes chances que lui de résoudre l'énigme, l'intérêt principal de ce
genre de romans étant de pouvoir y parvenir avant le héros de l'histoire. (Source
Wikipédia).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
commentaires : Aucun commentaire ne sera censuré, sauf violation des dispositions légales.