Thriller - ésotérisme - horrifique - science-fiction
St. Marys (Etat de Pennsylvanie). La succession
d'enlèvements de très jeunes enfants angoisse ses habitants. Le Bureau Fédéral
d'Enquête (FBI) désigne l'un de ses meilleurs agents, Eliott Cooper,
afin de retrouver les malheureuses victimes et de neutraliser les criminels.
L'enquête débute dans des conditions étranges. Un collègue inconnu remet le dossier à Cooper
au point de rencontre dans un endroit retiré de la ville couvrant de grandes forêts, où se dissimulent
probablement les ravisseurs. Celui-ci
est délesté de certaines pièces médico-légales répertoriées confidentielles.
Eliott Cooper arpente et
explore les vastes étendues ; il considère également, à la faveur de détecteurs
connectés à des écrans installés dans une cabane transformée pour la cause en
dortoir et "poste de surveillance", la présence éventuelle de vies
humaines.
Mais, très vite, l’agent fédéral est confronté à
des phénomènes surnaturels. Il n'observe, au sein de ces grands espaces, aucune
présence animale ni humaine. Étonnamment, il se rapproche et se confronte à des
ruines "encerclées" de matières géologiques inhabituelles. Il augure
- à cet instant et ici – la mystérieuse existence d'un autre monde.
Un jour, il voit sur ses moniteurs, la présence, "quelque
part" dans la forêt, de trois silhouettes féminines dont l'une tiendrait
en ses mains un manuscrit. Il se hâte à leur rencontre. Il assiste alors, tapi et sidéré, à des rites
de messes noires, de sorcellerie
et des scènes d'anthropophagie :
"Existe-t-il
un lien entre ces trois jeunes femmes, ces ruines singulières et les
enlèvements de St.Marys ? Voilà la seule question à laquelle je dois apporter
une réponse concrète et rationnelle. Il prit son téléphone
portable et ouvrit le fichier des images qu'il avait réussi à filmer. Mais un
message d'erreur lui indiquait que le fichier n'était pas lisible…." (P.63).
Mais voilà que maintenant, l'agent du FBI est à
son tour accusé de cannibalisme par sa hiérarchie. Contraint de fuir, atteint
de mystérieuses et effrayantes manifestations physiques, il supplie Lauren
Chambers, une collègue naguère son amante, de venir l'aider. L'enquête prend
alors une tout autre dimension qui dépasse tout ce qu'aurait pu imaginer Eliott Cooper, et, en tout cas, et le "simple" ravissement de jeunes enfants.
Tandis que désormais la survie de la civilisation humaine est le prix de la
perspicacité, du courage et des sacrifices de Lauren Chambers et d'Eliott
Cooper, les forces obscures et leurs complices se hâtent. "La grande lutte des ténèbres a commencé" (1)
; il n'y a véritablement plus une seconde à perdre…
Tom Clearlake (2) est né, le 19 octobre 1973, au Canada. Il est l'auteur
de plusieurs nouvelles. Il se passionne, plus particulièrement, pour le genre
de la "littérature de l’imaginaire" (fantastique, science-fiction), mais c’est celui du "thriller" qui
emporte manifestement sa préférence dont "l’Essence des Ténèbres"
est le premier roman (Moonligt Editions, 30 avril 2018). " J’ai toujours voulu écrire des thrillers. Je
pense qu’il est le maître de tous les genres littéraires… " (3).
Il en publie ensuite un deuxième, aux mêmes éditions, "Tréfonds"
(Moonligt Editions, 22 décembre 2018).
Il y a les éditeurs
et les auteurs qui "font les rentrées littéraires" - dont certains,
nous régalent, mais beaucoup, nous ennuient… Et puis, il y a les livres "plus
discrets" ; ils n’en sont pas moins meilleurs, loin s’en faut. "L'Essence des Ténèbres" fait
partie de ceux-là. Tom Clearlake nous
offre un thriller remarquable, un récit
captivant, brillant et intelligent.
Force est de
constater que les critiques du livre ne parviennent pas à s'entendre sur au
moins un point, la dénomination du genre littéraire de "l'Essence des Ténèbres" :
fantastique, horrifique, ésotérique, science-fiction, fantasy, thriller…? L'on
peut, au moins, se rejoindre sur un point, la fiction de Tom Clearlake appartient incontestablement au genre commun de
"la littérature de l'imaginaire". Mais ce qui exclut l'œuvre de Clearlake de la "fantasy"
proprement dite c'est son enracinement
dans le réel.
En un mot, comme en
cent, le récit de Tom Clearlake est
un thriller (4)
horrifique et de science-fiction – sur
fond d'ésotérisme. Il est une
performance même pour qui ignore tout, se désintéresse ou n’accorde aucun
intérêt à la littérature de l'imaginaire. Dès les premières pages, l'on est
emporté littéralement par l'histoire. Celle-ci s'engage à la manière d'un
thriller traditionnel, mais captivant. Immédiatement, le lecteur est en
condition pour se délecter des mystères et du suspense augurés. Mais, très
vite, l'on saisit que Tom Clearlake
nous conduit vers un "je-ne-sais-quoi" d'inhabituel : le contexte,
les lieux, les événements, les personnages – tout contribue à la naissance de ce sentiment.
Puis, lorsque Eliott Cooper et Lauren Chambers comprennent que les enlèvements d'enfants
attestent de faits bien plus redoutables
et extraordinaires ; que
ceux-là ne sont que "l'arbre qui cachent la forêt", le roman de Tom Clearlake est magnifié à la faveur
d'alertes du danger représenté par certaines dérives sectaires (5). S'il est évident que
l'auteur n'a pas souhaité aller au-delà de l'écriture d'une fiction dans l’unique
but de divertir – il y réussit, au
demeurant, parfaitement bien - la preuve
est ici rapportée que la lecture d'un roman intelligemment écrit offre toujours,
par-delà la jouissance de sa lecture, culture et d'ouverture d'esprit.
L'essence des Ténèbres, servit par une
écriture soutenue et "tirée au cordeau", néanmoins fluide, vive et
très agréable, est un excellent roman.
Bonne lecture,
Michel BLAISE © 2019
3)
Interview (extrait) accordé à Aurélie
Pelletier,
4) Le
thriller est un genre artistique
utilisant le suspense ou la tension narrative pour provoquer chez le lecteur
une appréhension et le tenir en haleine jusqu'au dénouement de l'intrigue.
(Source Wikipédia),
5) On
rencontre dans le roman :
- L'Ordo
Templi Orientis (1902), parfois appelé OTO,
était une société secrète allemande fondée par le franc-maçon viennois Karl Kellner. L'ordre avait ses racines dans la
Rose-Croix et son origine dans l'ordre du Temple,
- Rose-Croix : La Rose-Croix (XVIIe) est présentée comme un ordre secret qui aurait été
fondé par un personnage mythique, Rosenkreutz. Les adeptes en appellent
aux savants et aux gouvernants de l'Europe, proposant de leur révéler leur
mystérieuse sagesse. Ils sont vraisemblablement l'œuvre d'un groupe de jeunes
théologiens, médecins et philosophes. Ils eurent un retentissement considérable
à l'époque, suscitant enthousiasmes et controverses dans toute l'Europe.
À partir du XXVIIIe, en marge et au sein de la Franc-Maçonnerie, puis dans les milieux occultistes du XIXe jusqu'à aujourd'hui, de nombreux mouvements se sont
réclamés de l'ordre de la Rose-Croix ou se sont référés à une
" tradition rosicrucienne ".
L'école de la
Rose-Croix désigne la rose épanouie comme étant le symbole de la perfection
divine de l'âme, matérialisée par l'or. La croix d'or représente le corps de
l'homme transfiguré. Cette école évoque un chemin, vécu à travers trois roses,
soit trois phases de transformation.
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